CRITIQUE DU FILM THE GOOD HEART

Publié le par l'Option CAV Romain Rolland Ivry sur Seine

Par Garance Le Bars

 

The good heart
Un film de Dagur Kari

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   Un jeu fort et crédible


      The Good Heart est un drame réalisé par Dagur Kari, avec Paul Dano (Little Miss Sunshine, There Will Be Blood…), Brian Cox (Zodiac, L.I.E. Long Island Expressway, Matchpoint), qui se retrouvent ensemble à l’écran après L.I.E. Long Island Expressway en 2001, aux côtés de la française Isild Le Besco (L’intouchable, Je Te Mangerais).

 

         The Good Heart raconte l’histoire de deux hommes perdus: Lucas, un jeune SDF, naïf et gentil garçon, et Jacques, un vieux barman aigri et grincheux. Ils se rencontrent à l’hôpital, Jacques pour une énième crise cardiaque et Lucas pour une tentative de suicide. Très vite, Jacques prend Lucas sous son aile, et décide de lui léguer sa seule possession: son vieux bar. A leur sortie de l’hôpital, Lucas commence son apprentissage sous la tutelle de Jacques, qui lui impose une philosophie et des règles strictes.

 

             Une amitié naît entre les deux hommes et le désir de Jacques semble accompli, jusqu’au soir où April, une jeune hôtesse de l’air, demande à Lucas de l’héberger. Jacques voit April comme une menace et son arrivée va bouleverser la relation des deux hommes.

    

            C’est le 3ème long-métrage de Dagur Kari, réalisateur islandais né en France. Avec ce film, il reste dans la veine de ses premiers films, racontant l’histoire de personnages mystérieux dans un univers réaliste mais impossible à situer.

 

            Les caractères des personnages sont parfois trop excessifs: Lucas est souvent beaucoup trop naïf & Jacques beaucoup trop dur et renfermé. Mais c’est au moment où l’on se dit que, justement, les personnages sont à la limite de tomber dans le cliché, que se produit un changement. Pour Lucas, le changement le plus flagrant, c’est le coup de gueule qu’il pousse contre Jacques, lui expliquant qu‘il n‘est pas son pantin. Pour Jacques, la transition se fait plus subtilement.

 

             Ces changements apparaissent avec l’arrivée d’April. Tout comme Lucas et Jacques, c’est un personnage mystérieux, dont on ne sait presque rien, si ce n’est qu’elle est hôtesse de l’air. Son arrivée chamboule tout et pourtant, son personnage, qui a une présence parfois trop pesante, est très peu approfondi. Elle a un rôle essentiel à l’histoire mais elle entre dans la vie des deux hommes aussi facilement qu’elle en sort, pour revenir et finalement rester. Elle est l’élément perturbateur qui permet au film de se dérouler dans une nouvelle direction.  

 

              L’amitié entre Jacques et Lucas est touchante. Jacques s’adoucit au contact de ce jeune garçon oisif qui ne sait pas dire non. C’est la relation phare du film qui est abîmée et bouleversée par l’arrivée d’April.

             Les personnages de The Good Heart semblent sortis de nulle part, le but n’est pas d’expliquer leur passé mais de découvrir leur futur ensemble.

  

             Les ambiances sont très bien représentées dans ce film, des lumières sombres & graineuses d’univers masculin dans le bar, et pour tout ce qui entoure l’univers de Jacques puis de Lucas. Avec l’arrivée d’April, la lumière se fait plus claire, ce qui illustre bien ce qu’elle apporte aux deux hommes. Les cadres enveloppent le plus souvent plusieurs personnages, ils y a très peu de plans serrés ou de gros plans. Le plus souvent, ils encerclent Jacques et Lucas, qui sont rarement montrés en champ / contre-champ.

 

            Le scénario est le point faible du film, construit autour de ce symbole du coeur et de la transplantation cardiaque. Jacques sauve Lucas en le prenant sous son aile, et Lucas sauve Jacques “à l’insu de son plein gré” en lui donnant son coeur (littéralement). Le scénario montre donc cette idée de cycle qui peut paraître trop cliché.

  

           Malgré les faiblesses du scénario, les acteurs offrent un jeu fort et crédible. La relation presque paternelle et filiale de Jacques et Lucas est magnifiquement jouée par Dano et Cox.

 

Publié dans critiques élèves

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